Fabergé
Le joaillier oriental prééminent et emblématique qui a laissé une empreinte mondiale dans le monde des bijoux anciens, Fabergé se distinguait par une singularité remarquable dans sa manière de marquer son époque, en créant des bijoux véritablement, comme on dit, « dignes d’un roi ».

1842, Gustav Fabergé, originaire d'Allemagne baltique, ouvrit la bijouterie Fabergé à Saint-Pétersbourg, en Russie. À cette époque, la noblesse russe raffolait de la culture française (le français était la langue officielle de la Cour royale russe), et Gustav ajouta judicieusement le célèbre « é accentué » à la place de l'orthographe traditionnelle, afin de rendre la bijouterie plus attrayante. L'entreprise grandit lentement mais sûrement jusqu'à ce que son fils Carl Fabergé s'implique dans les affaires paternelles, alors que le tsar Alexandre III s'intéressa particulièrement à un trésor présenté lors de l'exposition de Carl en 1885 : une réplique du bracelet en or du IVe siècle av. J.-C. issu du Trésor scythe, considéré comme un artefact russe intemporel. Le tsar Alexandre II déclara qu'il ne pouvait distinguer la réplique Fabergé de l'original, et fut tellement impressionné qu'il commanda à la Maison Fabergé un œuf de Pâques pour son épouse – ainsi naquit une légende.


Le travail de Fabergé pour le Tsar a fait de Fabergé un nom synonyme de royauté et de haute joaillerie – les premiers des célèbres « Œufs Fabergé ». Le Tsar Alexandre III a perpétué cette tradition chaque année, commandant au total 69 Œufs Fabergé – dont 50 pour la couronne russe. Le Tsar était tellement impressionné par le savoir-faire exceptionnel du joaillier éponyme qu’il ne savait même pas quel serait le design de l’œuf : la seule exigence était que chacun contienne une agréable surprise.


